SCRAP – Etape 1 : Le féminin dans tous ses états
Performance aux règles peu abondantes et non douloureuses
Du 5 au 7 mai 2014 au Générateur (Gentilly)

 

J’ai l’âme à nourrir

 

 Sur une musique de Francis Cabrel

 

On s’ disait qu’ tout allait bien,

Et voilà qu’aujourd’hui

Moi je vois des gens biens

Qui habitent le midi

Qui craignent à frémir

Y sont prêts à détruire

Tout ce qui n’ leur plait pas

Y aura plus qu’à ouvrir

Des baraquements en bois

Et tout reconstruire

Et tout reconstruire

J’en vois qui délirent

Ils n’ont pourtant pas tous

Tracé des croix gammées

Sur le bas des burnous

Croisés dans l’escalier

À cinq ans, pour rire

Ils n’aiment pas la lavande

Au point de trouver belle

La marine marchande

De sable dans leurs prunelles

Bleues prêtes à dormir

Bleues prêtes à dormir

Y a des couleurs qui virent

Pas b’soin d’avoir connu la guerre

Pour pas soutenir un parti

Dont on connaît les thèses amères

Jusqu’en Asie

À Oradour aussi

On pouvait pas faire mieux

Je parle pas de Staline

Pour se choisir un dieu

Pas non plus de Poutine

Qui prête à pourrir

Ils ne sont plus allemands

Les gardiens de charniers

Y a même des musulmans

Qui s’y sont essayés

Pourquoi pas tes sbires

Pourquoi pas tes sbires

Choisis ton  av’nir

Que ce soit ta famille, ton salaire, ton quartier

Sers-toi de ton cerveau

T’as qu’à juste essayer

Tu vas pas mourir

Arrête de polluer

Ma tête toute la journée

Avec des mensonges

Qui sont bêtes à pleurer

J’ai l’âme à nourrir

J’ai l’âme à nourrir

Plus le temps de rire

Pas b’soin d’avoir connu la guerre

Pour pas soutenir un parti

Dont on connaît les thèses amères

Jusqu’en Asie

À Oradour aussi

On s’ disait qu’ tout allait bien,

Et voilà qu’aujourd’hui

Moi je vois des gens biens

Qui habitent le midi

Qui craignent à frémir

Y sont prêts à détruire

Tout ce qui n’ leur plait pas

Y aura plus qu’à ouvrir

Des baraquements en bois

Et tout reconstruire,

– Attends-toi au pire –

Même le droit d’élire !

© David Noir 2014